Les mots surlignés font l'objet d'une note
1Monseigneur, la presente sera pour vous faire antandre comme à toutes
2heures je reçoye advertissementz tant de la part de monsieur de Labourel
3que plusieurs aultres que lennemy veult venir en ceste ville pour nous
4assieger, de quoy vous est bien volleu advertir, monseigneur, affin quil
5vous plaise antandre que en ceste dite ville i a peu de jens et
6mal armés et jens que ne font la garde que pour force,
7aulmoins la pluspart. Je vous escripvis dernierement, monseigneur,
8quil vous pleusse me donner commission de quelques souldartz tel
9nombre quil plairroit à votre seignorie ordonner pour metre
10dans le château ; vous assurant, monseigneur, quil seroit aultant
11ou plus necessère den avoir icy comme Embrun et à Brianson,
12comme estant plus proches de ces vallées que tienent le party
13de la religion, car les aides de ceste ville, ceulx quilz mennoient
14pour la garde, ne sont que païsans et poinct ou peu armés et
15qui nont jammais pourter les armes ; pour quoy vous supplie
16très humblement monseigneur, i advoir esgart, vous assurant que
17la necessité me contrainct vous en escripre ; aussy vous plairra
18antandre que cella ne sera trop grand despence aux aides de ceste
19ville de paier le nombre des souldartz quil vous plairra ordonner.
20Sil ne vous plaisoit que feussent paiés comme ceulx d’Embrun, veu
21que cella les deschargeroit de me fornir jens pour ladite garde,
22vous asseurant monseigneur, que je aimerois mieulx ung souldart
23que six de ceulx là que manvoient des villages. Monseigneur,
24je vous escripvis aussy dernierement comme le faulxbourc de
25ceste ville, advenant ung siège, nous donneroit beaulcoup de peine
26pour estre si près de la murailhe de la ville, est si grant et fort
27louiable comme il est et la pluspart desdites maisons commandent
28dans une partie de la ville. Si vous trouvés bon, monseigneur, que
29je les face ruiner, je le ferey. Je monstrès la lettre aux consulz
30des aydes de ceste villes quil vous pleust mescripre dernierement
31par laquelle me mandiés que je vous envoiasss le reffus
32quilz me feroient pour ladvituailhement du chasteau de
33[196 v°] ceste ville, laquelle aiant veue, macourdarent de me fornir
34troys quarterons de pouldre et six charges de vin, quest bien
35peu de choses et nest pour tenir longtemps. Par quoy, monseigneur ,
36vous plaira leur en escripre et commander votre volunté .
37Jey esté adverty pour ung de Moulines que là, à leglise dudit lieu,
38sont arrivés ces jours passés quelques estrangiers en nombre
39de cinquante, tout la pluspart de Freicinière, que se tiennent
40dans ladite eglise. Dordinaire, ceulx de Freicinière hont
41abatu et ruiné de tout leglise de Chancella ces jours
42passés ; qui sera landroict que ferey fin par mes très humbles
43recommandations à votre bonne grace, priant Dieu
44monseigneur, quil vous donne en santé longue et
45très heureuse vie. De Guilhestre, ce XIIme fevrier 1574.
46Votre très humble et très obeissant
47Serviteur à vous faire
48Très humble service
49Jdecomborcier